• About
  • Accueil
    • Sur le Journal
  • Premier cahier
  • Sur la traduction

Le Journal de Kafka

~ nouvelle traduction par Laurent Margantin

Le Journal de Kafka

Archives de Tag: Sulamite

#journalkafka, premier cahier, 94

03 lundi Mar 2014

Posted by Laurent Margantin in Premier cahier

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

acteurs, bouche, bras, hanches, joues, juifs, madame Tschissik, Sulamite

Les acteurs juifs: madame Tschissik a les joues saillantes près de la bouche. S’est formé en partie quand les joues se sont creusées suite aux souffrances de la faim, des accouchements, des voyages et du métier d’acteur en partie à cause de muscles au repos, inhabituels qui ont dû se développer pour les mouvements théâtraux de sa grande bouche qui était sûrement lourde à l’origine. Quand elle joue Sulamite, elle a la plupart du temps les cheveux détachés qui lui cachent les joues, si bien que son visage ressemble parfois à celui d’une jeune fille d’autrefois. Elle a un grand corps osseux, de moyenne corpulence, et son corset est bien serré. Comme elle a l’habitude de lever, d’étendre et de bouger lentement ses longs bras, sa démarche a facilement quelque chose de solennel. Notamment quand elle a chanté le chant national juif en balançant doucement ses fortes hanches et en bougeant de haut en bas les bras pliés parallèlement à ses hanches, comme si elle jouait avec une balle volant lentement.

#journalkafka, premier cahier, 81

27 vendredi Sep 2013

Posted by Laurent Margantin in Premier cahier

≈ 1 Commentaire

Étiquettes

Löwy, madame Tschissik, Sulamite

A la fin de la représentation, nous restons encore un moment à attendre l’acteur Löwy que je voudrais admirer dans la poussière. Il doit comme d’habitude « annoncer ». « Chers spectateurs, je vous remercie en notre nom à tous d’être venus et vous invite cordialement à la représentation de demain où sera joué le chef d’oeuvre mondialement connu – de -. Au revoir ! » Sortie en agitant son chapeau. Au lieu de ça nous voyons le rideau qu’on maintient d’abord fermé, puis qu’on ouvre un tout petit peu à titre d’essai. Cela dure assez longtemps. On l’ouvre enfin largement, au milieu un bouton le tient attaché, derrière nous voyons Löwy faire son pas vers la rampe et, le visage tourné vers nous le public, se défendre de ses seules mains contre quelqu’un qui l’attaque d’en bas, jusqu’au moment où tout le rideau avec ses fixations en fil de fer est arraché par Löwy qui cherche à s’accrocher à quelque chose, et où Löwy pliant les genoux sous nos yeux est attrapé par Pipes qui jouait le sauvage et qui se tient toujours baissé comme si le rideau était tiré, Pipes jetant littéralement Löwy d’un coup de tête en bas de l’estrade. On se regroupe dans l’aile latérale de la salle. Tirez le rideau ! crie-t-on sur la scène presque entièrement découverte où madame Tschissik a l’air si pitoyable avec son visage blême de Sulamit, des petits serveurs montés sur des tables et des fauteuils remettent tant bien que mal le rideau en ordre, le patron essaye de calmer le représentant du gouvernement qui n’a qu’un désir partir et qui est retenu par cette tentative pour le calmer, derrière le rideau on entend madame Tschissik: « Et dire que c’est sur cette scène que nous voulons prêcher la morale au public… » L’association des huissiers juifs « Avenir » qui a pris en charge la direction de la soirée de demain et a tenu une assemblée générale ordinaire avant la représentation de ce soir, décide de convoquer une assemblée extraordinaire dans la demi-heure en raison de cet incident, un membre tchèque de l’association prédit aux acteurs une ruine totale suite à leur comportement scandaleux. C’est alors qu’on voit Löwy, qui semblait avoir disparu, le maître d’hôtel en train de le pousser des mains et peut-être aussi des genoux vers une porte. On veut tout simplement le jeter dehors. Ce maître d’hôtel qui se tient là comme un chien devant les clients et même devant nous quand nous arrivons et partons, avec sa sale gueule qui s’affaisse sur une grande bouche fermée aux coins par des plis de soumission, a son

(le texte s’arrête ici)

#journalkafka, premier cahier, 80

20 vendredi Sep 2013

Posted by Laurent Margantin in Premier cahier

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

Abraham Goldfaden, Café Savoy, Sulamite

14.X  II

Hier soir au Savoy. Sulamit de A.Goldfaden. A vrai dire c’est un opéra, mais toute pièce chantée est appelée opérette, ce seul détail me semble déjà indiquer une aspiration artistique capricieuse, irréfléchie, qui s’est aussi exaltée pour de mauvaises raisons, coupant l’évolution de l’art européen et l’entraînant dans une direction en partie fortuite. L’histoire: un héros sauve une jeune fille – « je t’adresse ma prière Dieu grand et puissant » – qui s’est égarée dans le désert et qui torturée par la soif s’est jetée dans une citerne. Ils se jurent fidélité (ma chère, ma bien-aimée, mon diamant trouvé dans le désert) en invoquant la fontaine et un chat du désert aux yeux rouges. La jeune fille, Sulamith (Mme Tschissik) est ramenée chez son père Monoach (Tschissik) à Bethléem par Cingitang, le sauvage serviteur d’Absalon (Pipes), tandis qu’Absalon (Klug) fait encore un voyage à Jérusalem; mais là-bas il tombe amoureux d’Awigail une riche jeune fille de Jérusalem (Klug), oublie Sulamit et se marie. Sulamit attend le bien-aimé chez elle à Bethléem. « Beaucoup d’hommes vont à Jérusalem et arrivent sans dommages ». « Lui le galant veut m’être infidèle ! » En laissant éclater son désespoir à plusieurs reprises, elle acquiert une assurance à toute épreuve et décide de se faire passer pour folle afin de ne pas devoir se marier et de pouvoir attendre. « Ma volonté est de fer, de mon coeur je fais une forteresse ». Et encore dans la folie qu’elle simule alors depuis des années, elle jouit tristement et tout haut, ayant imposé cette liberté, du souvenir de son bien-aimé, car sa folie ne traite que du désert, de la fontaine et du chat. Sa folie fait fuir sur le champ ses 3 prétendants avec qui Manoach n’avait pu conclure la paix qu’en organisant une loterie. Joef Gedoni (Urich) « je suis le héros juif le plus fort », Avidanov, le propriétaire (R.Pipes) et Nathan le prêtre ventru et qui se sent supérieur à tous « Donnez-la moi, je meurs d’amour pour elle ». Absalon a eu des malheurs un enfant a été mordu par un chat du désert et est mort, le second tombe dans une fontaine. Il devient conscient de sa faute, avoue tout à Awigail, « Modère tes pleurs ». « Cesse de me fendre le coeur avec tes paroles ». « Hélas c’est tout d’un bloc ce que je dis ». Quelques cercles de pensées se forment autour d’eux et s’évanouissent. Est-ce qu’Absalon doit retourner chez Sulamith et abandonner Awigail ? Sulamit aussi mérite de la compassion. Enfin, Awigail le renvoie. A Bethléem, Manoach se lamente sur sa fille « Hélas ô mes vieilles années ». Absalon la guérit de sa voix. « Le reste, Père, je te le raconterai plus tard ». Awigail dépérit là-bas dans le vignoble de Jérusalem, Absalon a pour seule justification son statut de héros.

Note du traducteur: Variations dans l’orthographe des noms de personnage respectées.

Articles récents

  • Suite
  • #journalkafka, premier cahier, 108
  • #journalkafka, premier cahier, 107
  • #journalkafka, premier cahier, 106
  • #journalkafka, premier cahier, 105

Commentaires récents

Khaled dans #journalkafka, premier cahier,…
Prado dans Suite
didier bazy dans #journalkafka, premier cahier,…
Prado dans #journalkafka, premier cahier,…
fayçal dans #journalkafka, premier cahier,…

Archives

Abraham Goldfaden acteurs barbe bonne d'enfants bordel bouche bureau Café Savoy cercle chat chef cheveux chrétiens chutes du Rhin comète corps cou csárdás danseuse Eduardowa Dickens Docteur Steiner dormir Dr.Kafka désespoir employé famille femmes fenêtre forêt Goethe Hamsun insolence insomnie jeunes filles joues judaïsme juif juifs Kubin lit livre de prières lorgnon lunettes Löwy madame Tschissik malade maladie mauvaise herbe Max musique mère Napoléon nez oreille professeurs père Radotin regard Rehberger ruines dans la montagne rêves soeur Sulamite théosophie théâtre train tramway travail Tschissik usine visage yeux écrire écrivains éducation

Archives

  • janvier 2015
  • mars 2014
  • janvier 2014
  • décembre 2013
  • octobre 2013
  • septembre 2013
  • août 2013
  • juillet 2013
  • juin 2013
  • mai 2013

Blogroll

  • Antoine Brea, Perceval ou le Conte du Graal
  • Danielle Carlès, poésie latine
  • Guillaume Vissac, Ulysse par jour
  • Le festin de Babel, bibliothèque de traductions
Licence Creative Commons
Journal de Kafka de https://journalkafka.wordpress.com/ est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 non transposé.

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies
  • Suivre Abonné∙e
    • Le Journal de Kafka
    • Rejoignez 56 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Le Journal de Kafka
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre