• About
  • Accueil
    • Sur le Journal
  • Premier cahier
  • Sur la traduction

Le Journal de Kafka

~ nouvelle traduction par Laurent Margantin

Le Journal de Kafka

Archives de Tag: théâtre

#journalkafka, premier cahier, 106

09 dimanche Mar 2014

Posted by Laurent Margantin in Premier cahier

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

acteurs, Adler, décors, L'Homme sauvage, Löwy, roi, théâtre, trône

« Le grand Adler » le plus célèbre acteur juif de New York, millionnaire, pour qui Gordon a écrit L’Homme sauvage et que L. à Karlsbad a prié de ne pas venir à la représentation parce qu’il n’aurait pas le courage de jouer devant lui sur une scène aussi mal décorée. – Juste des décors, et pas cette misérable scène sur laquelle on ne peut pas bouger. Comment allons-nous jouer L’Homme sauvage ! Là-bas on a besoin d’un divan. Au Krystall-Palast de Leipzig, c’était grandiose. Des fenêtres qu’on pouvait ouvrir, les rayons du soleil qui entraient, on avait besoin d’un trône dans la pièce, on avait un trône, je marchais vers lui à travers la foule et j’étais vraiment un roi. C’est beaucoup plus facile de jouer dans ces conditions. Ici tout vous déstabilise.

#journalkafka, premier cahier, 103

07 vendredi Mar 2014

Posted by Laurent Margantin in Premier cahier

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

acteurs, dispute, grand combat, madame Tschissik, théâtre, Varsovie

Avec une si petite pièce pour s’habiller, il est inévitable qu’on se dispute, comme dit madame Tschissik. On sort de scène énervé, chacun se prend pour le plus grand acteur, et s’il arrive par exemple que l’un marche sur le pied de l’autre, ce qui est inévitable, alors ce n’est pas seulement une dispute qui est toute prête, mais un grand combat. Oui à Varsovie il y avait 75 petites loges individuelles, chacune éclairée

#journalkafka, premier cahier, 100

06 jeudi Mar 2014

Posted by Laurent Margantin in Premier cahier

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

acteurs, amour, force, théâtre

Octobre 1911        Cela m’effraie à chaque fois, quand les acteurs me convainquent par leur présence que la plus grande partie de ce que j’ai écrit sur eux jusqu’alors est faux. C’est faux parce que j’écris sur eux avec un amour invariable (c’est seulement à présent en l’écrivant que cela devient faux aussi) mais avec une force variable, et que cette force variable ne sonne pas de façon perceptible et juste au contact des acteurs réels, mais se perd vaguement dans cet amour qui ne sera jamais satisfait de cette force, et qui, parce qu’il la retient, croit protéger les acteurs.

#journalkafka, premier cahier, 97

06 jeudi Mar 2014

Posted by Laurent Margantin in Premier cahier

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

acteurs, nobles aspirations, pitié, théâtre

La pitié que nous ressentons pour ces acteurs qui sont si bons et ne gagnent rien, et qui en plus sont loin de recevoir assez de gratitude et de gloire, n’est en vérité que la pitié éprouvée face au triste destin de tant de nobles aspirations et surtout les nôtres. C’est aussi pourquoi elle est si excessivement forte: extérieurement elle va vers des personnes étrangères alors qu’en réalité elle nous concerne. Mais cette pitié est malgré tout si étroitement liée aux acteurs que même en ce moment je ne peux la détacher d’eux. Parce que je le reconnais, elle se lie encore plus à eux pour me braver.

#journalkafka, premier cahier, 96

06 jeudi Mar 2014

Posted by Laurent Margantin in Premier cahier

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

madame Tschissik, paupières, regard, théâtre

Madame Tschissik (j’aime tellement écrire ce nom) penche volontiers la tête à table, aussi pendant qu’elle mange du rôti d’oie, du regard on croit pouvoir aller sous ses paupières si on longe d’abord prudemment les joues et se faisant tout petit glisse à l’intérieur, ce qu’on peut faire sans avoir besoin de soulever les paupières car elles sont déjà levées et laissent passer ce reflet bleuâtre qui donne justement envie d’essayer. De l’ensemble de son jeu authentique apparaissent çà et là un poing en avant, un bras qui se retourne pour disposer d’invisibles traînes en plis autour du corps des doigts écartés qui se posent sur la poitrine parce que le cri sans art ne suffit pas. Son jeu n’est pas varié: ses regards effrayés vers son partenaire, sa façon de chercher une issue sur la petite scène, la voix douce qui, en une élévation brève et droite, devient héroïque sans se renforcer, seulement grâce à une plus grande résonance intérieure, la joie qui, par son visage ouvert, élargi au-dessus du large front jusqu’aux cheveux, entre en elle, sa façon de chanter seule en se suffisant à elle-même, sans recourir à d’autres moyens, le geste de se dresser au moment où il faut résister, geste qui oblige le spectateur à être attentif à tout son corps; et pas beaucoup plus. Mais là est la vérité de l’ensemble et par conséquent la conviction qu’aucun de ses effets, même le plus minime, ne peut lui être enlevé.

#journalkafka, premier cahier, 92

01 samedi Mar 2014

Posted by Laurent Margantin in Premier cahier

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

chaude-pisse, cheveux, cou, Dubrovnicka trilogie, Gospodars, Löwy, Mariengasse, Marseillaise, Nationaltheater, poux, théâtre

Exemples des nouvelles forces que je dois à cette activité d’écriture pourtant insignifiante dans l’ensemble:

Lundi le 16 j’étais avec Löwy au Nationaltheater pour assister à la Dubrovnicka trilogie. La pièce et la représentation étaient désolantes. Ne me reste en mémoire que le joli son d’une pendule de cheminée dans le premier acte; la Marseillaise chantée devant la fenêtre par des Français qui entrent dans la ville, le chant expirant est sans cesse repris par les nouveaux qui arrivent et il s’élève; une jeune fille habillée en noir fait passer son ombre à travers le filet de lumière que le soleil couchant étale sur le parquet. Du 2ème acte ne reste que le tendre cou d’une jeune fille qui, à partir d’épaules vêtues de rouge brun entre des manches bouffantes, s’étend et se tend jusqu’à sa petite tête. Du troisième acte le frac froissé, le gilet de fantaisie sombre barré d’une chaîne de montre en or d’un descendant des anciens Gospodars, vieux et le dos voûté. Cela ne fait donc pas beaucoup. Sinon L. m’a confessé avoir la chaude-pisse; ensuite mes cheveux ont touché les siens quand je me suis penché vers sa tête, j’ai eu peur d’attraper des poux tout de même possibles; les places étaient chères, en mauvais bienfaiteur j’avais jeté l’argent par les fenêtres alors qu’il est dans le besoin; finalement il s’est ennuyé encore un peu plus que moi. Bref, j’avais à nouveau prouvé l’issue malheureuse de tout ce que j’entreprends de ma propre initiative. Mais tandis que d’habitude je m’unis de façon indissoluble avec ce malheur et convoque tous les malheurs passés et tous les malheurs à venir, cette fois-ci j’étais presque totalement indépendant, j’ai supporté tout cela très facilement comme quelque chose d’unique et pour la première fois au théâtre j’ai même senti ma tête comme une tête de spectateur sortant de l’obscurité rassemblée des fauteuils et des corps et élevée dans une lumière spéciale, indépendante du mauvais motif de cette pièce et de cette représentation.

Un deuxième exemple: Hier soir dans la Mariengasse j’ai tendu les deux mains à la fois à mes deux belles-soeurs avec une telle adresse, comme si cela avait été deux mains droites et que j’avais été une double personne.

#journalkafka, premier cahier, 73

23 vendredi Août 2013

Posted by Laurent Margantin in Premier cahier

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

acteurs, actrices, théâtre

Hier soir sur le Graben. S’avançant vers moi trois actrices qui venaient d’une répétition. Il est si difficile de se faire rapidement une idée de la beauté de 3 femmes quand on veut encore regarder 2 acteurs qui avancent derrière elles de ce pas trop oscillant et aussi léger des comédiens. Les deux hommes, dont celui de gauche avec son visage juvénile et gras, son pardessus ouvert enveloppant une forte silhouette, est assez caractéristique pour les deux, dépassent les dames, celui de gauche sur le trottoir, celui de droite sur la chaussée. Celui de gauche saisit son chapeau tout à son sommet, y plonge ses 5 doigts, le soulève bien haut et lance (c’est seulement maintenant que celui de droite se décide à faire de même): Au revoir ! Bonne nuit ! Mais tandis que cette course pour les dépasser et les saluer a séparé les messieurs, les femmes saluées, comme si elles étaient guidées par celle qui marche vers la chaussée et semble la plus frêle et la plus grande, mais aussi la plus jeune et la plus belle, continuent leur chemin, aucunement troublées, leur léger salut interrompant à peine leur conversation harmonieuse. Tout cela, à cet instant, m’a paru constituer une preuve solide que les rapports au sein du théâtre sont ordonnés et bien menés.

#journalkafka, premier cahier, 69

15 jeudi Août 2013

Posted by Laurent Margantin in Premier cahier

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

acteurs, chant, scène, théâtre

L’aspect de la simple scène qui attend les acteurs tout comme nous, muette. Comme, avec ses trois murs, sa chaise et sa table, elle devra suffire à toutes les actions, nous n’attendons rien d’elle, au contraire nous attendons les acteurs de toutes nos forces, et c’est pourquoi nous sommes irrésistiblement attirés par le chant derrière les murs vides sur lequel s’ouvre la représentation.

#journalkafka, premier cahier, 67

13 mardi Août 2013

Posted by Laurent Margantin in Premier cahier

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

corps, imitatrice d'hommes, morsure de puce, théâtre

« Imitatrice d’hommes » est en vérité une dénomination qui ne convient pas. Comme elle est plongée dans son caftan, on oublie totalement son corps. C’est uniquement à travers le tressaillement de ses épaules et le roulement de son dos, comme sous l’effet d’une morsure de puce, qu’elle nous rappelle l’existence de son corps. Quoique courtes, ses manches doivent être remontées juste un peu à chaque instant, ce dont le spectateur se promet un grand soulagement pour cette femme qui doit tant chanter et expliquer sur un mode talmudique, et celui-ci fait même attention que ce geste se produise.

#journalkafka, premier cahier, 66

11 dimanche Août 2013

Posted by Laurent Margantin in Premier cahier

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

gros derrière, madame Klug, madame Weinberg, théâtre

Ressemblance entre madame Klug et madame Weinberg de l’an dernier. Madame Klug a peut-être un tempérament un tout petit peu plus faible et uniforme, en revanche elle est plus jolie et se tient mieux. La Weinberg faisait sans cesse la même blague qui consistait à frapper ses partenaires de son gros derrière. En outre, elle était accompagnée d’une chanteuse encore plus mauvaise et elle était tout à fait nouvelle pour nous.

← Articles Précédents

Articles récents

  • Suite
  • #journalkafka, premier cahier, 108
  • #journalkafka, premier cahier, 107
  • #journalkafka, premier cahier, 106
  • #journalkafka, premier cahier, 105

Commentaires récents

Khaled dans #journalkafka, premier cahier,…
Prado dans Suite
didier bazy dans #journalkafka, premier cahier,…
Prado dans #journalkafka, premier cahier,…
fayçal dans #journalkafka, premier cahier,…

Archives

Abraham Goldfaden acteurs barbe bonne d'enfants bordel bouche bureau Café Savoy cercle chat chef cheveux chrétiens chutes du Rhin comète corps cou csárdás danseuse Eduardowa Dickens Docteur Steiner dormir Dr.Kafka désespoir employé famille femmes fenêtre forêt Goethe Hamsun insolence insomnie jeunes filles joues judaïsme juif juifs Kubin lit livre de prières lorgnon lunettes Löwy madame Tschissik malade maladie mauvaise herbe Max musique mère Napoléon nez oreille professeurs père Radotin regard Rehberger ruines dans la montagne rêves soeur Sulamite théosophie théâtre train tramway travail Tschissik usine visage yeux écrire écrivains éducation

Archives

  • janvier 2015
  • mars 2014
  • janvier 2014
  • décembre 2013
  • octobre 2013
  • septembre 2013
  • août 2013
  • juillet 2013
  • juin 2013
  • mai 2013

Blogroll

  • Antoine Brea, Perceval ou le Conte du Graal
  • Danielle Carlès, poésie latine
  • Guillaume Vissac, Ulysse par jour
  • Le festin de Babel, bibliothèque de traductions
Licence Creative Commons
Journal de Kafka de https://journalkafka.wordpress.com/ est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 non transposé.

Propulsé par WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies
  • Suivre Abonné∙e
    • Le Journal de Kafka
    • Rejoignez 56 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Le Journal de Kafka
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre