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Le Journal de Kafka

~ nouvelle traduction par Laurent Margantin

Le Journal de Kafka

Archives de Tag: lunettes

#journalkafka, premier cahier, 55

06 jeudi Juin 2013

Posted by Laurent Margantin in Premier cahier

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chef, lorgnon, lunettes, mère, rêves

Aujourd’hui j’étais si faible que j’ai même raconté à mon chef l’histoire de l’enfant. – Alors je me suis souvenu que les lunettes dans le rêve venaient de ma mère qui, le soir, est assise à côté de moi et qui, pendant qu’elle joue aux cartes, me regarde de dessous son lorgnon d’une manière pas très agréable. Son lorgnon a même, ce que je ne me souviens pas avoir remarqué auparavant, le verre droit plus près de l’œil que le gauche.

#journalkafka, premier cahier, 54

05 mercredi Juin 2013

Posted by Laurent Margantin in Premier cahier

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écrire, dormir, insomnie, lunettes, rêves

2 octobre 1911           Nuit d’insomnie. Déjà la troisième d’affilée. Je m’endors bien, mais je me réveille une heure plus tard comme si j’avais posé la tête dans un mauvais trou. Je suis complètement réveillé, ai le sentiment de n’avoir pas du tout dormi ou bien seulement sous une fine peau, je suis forcé de travailler de nouveau à m’endormir et me sens rejeté par le sommeil. Et à partir de ce moment ça reste comme ça toute la nuit jusque vers 5 heures du matin, je dors certes mais en même temps des rêves violents me tiennent éveillé. Je dors littéralement à côté de moi, tandis que je dois me battre avec des rêves. Vers 5 heures la dernière trace de sommeil est consommée, je rêve juste, ce qui est plus épuisant que d’être éveillé. Bref, je passe toute la nuit dans l’état où se trouve un homme sain pendant un petit moment avant de s’endormir tout à fait. Quand je me réveille tous les rêves sont rassemblés autour de moi, mais je me garde bien de les examiner en profondeur. Vers le matin je gémis contre le matelas parce qu’il n’y a plus d’espoir pour cette nuit. Je pense à ces nuits au bout desquelles j’étais tiré du sommeil profond et me réveillais comme si j’avais été enfermé dans une noix. Une terrible apparition cette nuit c’était un enfant aveugle apparemment la fille de ma tante de Leimeritz qui d’ailleurs n’a pas de fille mais seulement des fils, dont l’un s’est un jour fracturé le pied. En revanche, il y avait un rapport entre cet enfant et la fille du docteur Marschner qui, comme je l’ai vu dernièrement, joli enfant qu’elle était, est en train de devenir petite fille grosse toute raide dans ses vêtements. Cette fille aveugle ou bien à la vue faible avait les deux yeux couverts de lunettes, l’œil gauche  sous le verre assez éloigné était gris laiteux et sa surface ronde ressortait, l’autre était en retrait et était recouvert par un verre adhérent. Afin que ce verre fût placé convenablement sur le plan optique, il était nécessaire d’utiliser un levier à la place de la branche habituelle passée sur l’oreille, levier dont la tête ne pouvait être fixée autrement que sur la pommette, de sorte qu’une petite tige qui descendait du verre jusqu’à la joue, disparaissait dans la chair trouée et se terminait à l’os, tandis qu’une autre tige métallique ressortait et passait au-dessus de l’oreille. – Je crois que cette insomnie est causée uniquement par le fait que j’écris. Car aussi peu et aussi mal que j’écrive, je deviens quand même plus susceptible à travers ces petits ébranlements, je sens surtout vers le soir et encore plus le matin le souffle, la possibilité proche de grands états qui me déchirent et qui pourraient me rendre capable de tout, et ensuite, dans le bruit général qui est en moi et que je n’ai pas le temps de commander, je ne trouve pas le repos. Finalement, ce bruit n’est qu’une harmonie réprimée, contenue, qui laissée libre me remplirait totalement, et même m’étendrait au loin et puis continuerait à me remplir. Mais actuellement cet état, à côté de faibles espoirs qu’il fait naître, ne provoque que des dégâts, car je ne dispose pas en moi d’une intelligence suffisante pour supporter le mélange actuel, dans la journée le monde visible m’aide, la nuit cela me déchire sans être empêché. Cela me fait toujours penser à Paris quand au temps du siège et de la Commune la population des faubourgs du nord et de l’est jusqu’alors étrangère au Parisien avançait pendant plusieurs mois littéralement heure après heure à travers les rues qui menaient au centre à un rythme saccadé comme l’aiguille d’une montre jusqu’à l’intérieur de Paris.

Ma consolation – et c’est avec elle que je vais me coucher maintenant – c’est que je n’ai pas écrit pendant si longtemps et que donc cette activité d’écriture n’a pas encore trouvé sa place dans ma situation actuelle, mais qu’avec un peu de virilité cela doit être possible, au moins provisoirement.

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