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Le Journal de Kafka

~ nouvelle traduction par Laurent Margantin

Le Journal de Kafka

Archives de Tag: bureau

#journalkafka, premier cahier, 59

09 dimanche Juin 2013

Posted by Laurent Margantin in Premier cahier

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bureau, chef, Dickens, sommeil

Octobre 1911             Je suis nerveux et vénéneux. Hier avant de m’endormir j’avais en haut à gauche dans ma tête une petite flamme froide et vacillante. Au-dessus de mon œil gauche une tension s’est déjà installée. Si j’y pense il me semble que je ne serais même plus capable de supporter le bureau si on me disait que je serai libre dans un mois. Et pourtant au bureau je fais en général ce que je dois faire, suis très calme quand je peux être sûr que mon chef est satisfait et ne ressens pas ma condition comme terrible. Hier soir d’ailleurs je me suis mis exprès dans un état apathique, me suis promené, ai lu Dickens, étais ensuite un peu mieux et avais perdu la force de ressentir la tristesse que je considérais comme justifiée, quoiqu’elle m’a semblé avoir un peu reculé, ce qui m’a fait espérer un meilleur sommeil. Il a été un peu plus profond, mais pas assez et souvent interrompu. Pour me consoler je me suis dit que j’avais certes réprimé une nouvelle fois le grand mouvement qui était en moi, mais que je ne voulais pas me laisser aller comme autrefois après de telles périodes, que je voulais aussi rester conscient des suites douloureuses de ce mouvement, ce que je n’avais jamais fait autrefois. Peut-être pourrais-je ainsi trouver une fermeté cachée en moi-même.

#journalkafka, premier cahier, 58

08 samedi Juin 2013

Posted by Laurent Margantin in Premier cahier

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écrire, bureau, chair, viande

Dicte au bureau une circulaire importante qui s’adresse à l’administration de la police du district. Arrivé à la conclusion, qui doit prendre un peu d’ampleur, je reste bloqué et sans pouvoir faire autre chose que de regarder la dactylo, mademoiselle Kaiser qui, comme à son habitude, devient particulièrement agitée, bouge sa chaise tousse, pianote sur la table, et ainsi attire l’attention de tout le bureau sur mon malheur. L’idée que je cherche acquiert désormais une valeur supplémentaire, celle de la calmer, et plus elle devient précieuse plus elle est difficile à trouver. Enfin j’ai le mot « stigmatiser » et la phrase qui va avec, mais je garde tout dans ma bouche avec une sensation de dégoût et de honte comme si c’était de la viande crue coupée de ma propre chair (cela m’a coûté autant d’effort). Je prononce enfin la phrase, mais je reste avec la grande terreur que tout en moi est prêt pour un travail poétique et qu’un tel travail serait pour moi une solution divine et une véritable manière de devenir vivant, alors qu’ici au bureau je dois à cause d’un document lamentable voler un morceau de sa chair à un corps capable d’un tel bonheur.

#journalkafka, premier cahier, 29

29 mercredi Mai 2013

Posted by Laurent Margantin in Premier cahier

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écrire, bureau, folie, travail

19/ II I I

Alors qu’aujourd’hui je voulais sortir du lit, je suis tout simplement tombé dans les pommes. Cela pour une raison très simple : je suis absolument surmené. Non par le bureau mais par mon travail à côté. Ce n’est pas le bureau qui en est responsable, ou bien juste dans la mesure où, si je n’y allais pas, je pourrais vivre tranquillement pour mon travail sans devoir passer là-bas ces six heures par jour qui en particulier vendredi et samedi parce que j’étais complètement accaparé par mes affaires m’ont tourmenté à un point que vous ne pouvez imaginer. Mais finalement je le sais bien tout cela n’est que du blabla, c’est moi qui suis coupable et le bureau a envers moi les exigences les plus claires et les plus justifiées. Juste que c’est précisément pour moi une terrible double vie dont l’issue vraisemblablement ne pourra être que la folie. J’écris cela à la lumière du jour et je ne l’écrirais certainement pas si ce n’était pas vrai et si je ne l’aimais pas comme un fils.
D’ailleurs demain je serai certainement remis et j’irai au bureau où la première chose que j’entendrai, c’est que vous voulez que je quitte votre service.

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